Témoignage – Ma jeunesse avec la pelade

 

Je m’appelle Sophia, j’ai 27 ans, et je suis atteinte de pelade en plaques depuis l’âge de 11ans.

 

Depuis toute petite, j’avais des cheveux épais, une masse incroyable et une longueur qui atteignait les fesses, mais tout a commencé par des cheveux par milliers qui tombaient sur mon manteau et qui y restaient accrochés.

 

Mais je n’y prêtais pas attention.

 

Par la suite, des nœuds sont apparus et les premiers trous, aperçus sur l’arrière du crâne par ma mère et ma grande sœur.

Commence alors le début des problèmes : rendez-vous chez mon médecin traitant qui diagnostique tout de suite une pelade mais qui ne s’alarme pas. On me conduit alors chez un dermatologue qui confirme le diagnostic mais ne m’explique pas que je peux potentiellement perdre presque ou la totalité de mes cheveux.

 

On m’explique juste que ça va (ou pas) repousser, que c’est d’ordre psychologique. On conseille à ma mère de me faire consulter un psychologue. Je ne comprenais pas l’aspect psychologique puisque j’étais une enfant assez épanouie, certes un peu timide, mais sans aucun choc émotionnel qui pouvait expliquer cet épisode. `

On voulait absolument me trouver un problème ; je me suis braquée et, en 1 mois, je voyais les 3/4 de mon crâne chauve.

 

Tous les traitements du dermatologue ne marchaient pas sur moi ; les piqures de corticoïdes, la luminothérapie, le minoxidil,… rien n’avait d’effet sur moi. J’ai dû donc mettre une prothèse capillaire en 5eme au collège, au retour des vacances scolaire de Noël.

 

Mon comportement avait changé, je ne voulais en parler à personne, ce sujet était tabou pour moi, je me suis renfermée, j’appréhendais le regard des autres.

 

Les traitements continuaient mais sans aucun effet. Avec ma mère, nous décidons de tout arrêter. Je vis alors en oubliant cette maladie.

 

Au bout de deux ans, en ayant mis que des produits naturels sur mon cuir chevelus, mes cheveux repoussent entièrement !

Je n’en reviens pas et pense que tout est fini et que c’est le passé.

 

Je me trompe royalement. Deux ans après, ça recommence. Ca rechute, ça repousse, ça rechute, etc…

J’arrivais à cacher mes trous durant des années avec des extensions entre autre, jusqu’à cet été 2022 ou un trou est arrivé sur le devant de mon cuir chevelu.

Je sens alors que je vis un tournant. Un trou apparait sur mon sourcil gauche. J’arrivais encore à cacher cela jusqu’à cet hiver ou je me décide enfin à porter une perruque.

 

Ça a été une décision assez difficile pour moi parce que ma première expérience n’avait pas été très agréable. Mais je l’ai mieux vécue que dans mes souvenirs.

J’ai même décidé de raser le peu de cheveux qu’il me restait. Je ne me sens pas encore prête à me balader tête nue, et je ne sais pas si je le serais un jour, mais je pense avoir effectué un énorme pas pour moi.

 

Avant, je cherchais absolument un moyen de faire pousser mes cheveux et éviter qu’ils ne tombent, mais j’ai compris enfin que ce n’était pas cela le réel problème.

Maintenant je veux m’accepter comme je suis et surtout que les futures petites filles ou garçons se sentent bien après la découverte d’une pelade.

 

Que dans la société, une femme sans cheveux soit NORMALE.

 

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