L’alopécie androgénétique et les (nouveaux) mots obsédants

Télogène, chute, repousses, bulbes, Minoxidil, shedding, androgénétique, effluvium, alopécie, carence, thyroïde, ferritine, biotine, compléments…Je vais vous raconter comment je me suis coupée les cheveux en quatre.

Les cheveux longs, bouclés, abondants,… Je suis Catherine.

Mes cheveux, c’est ma force, ma signature, ma personnalité. Je les ai coupés à la garçonne, portés au carré, blond, brun, auburn,… Un changement dans ma vie ? Un changement capillaire.

Un shampooing, un après-shampooing, un masque… Je les bichonne, je les aime. Tête à l’envers, sèche-cheveux coincé entre les pieds (oui, oui !), et hop ! Mes boucles sont dessinées, le volume est là, ma confiance en moi aussi. J’ai patienté deux ans pour les avoir aussi longs. Ils chatouillent le milieu de mon dos et j’ai envie de leur offrir de la lumière. Direction mon coiffeur ! Un balayage et un shampooing américain plus tard, me voilà avec une chevelure de lionne. Je me sens bien.

Voilà le mois de novembre 2017, sa grisaille et nos mauvaises mines. Et mes analyses de sang. Le cholesterol est incroyablement tombé, les satines marchent follement ! Je mange sans culpabilité, merci doc, merci !

Mais, c’est quoi la ferritine ? 17… c’est en-dessous de la norme… le fer ? Beaucoup de femmes sont carencées ? Mais, ça fait quoi, d’être carencée ? Ha ? Ça peut faire tomber les cheveux ? Ha ! Je suis loin de tout ça moi ! Fais la maligne…

Janvier 2018, la neige, le froid, la nouvelle année qui commence, pleine de promesses. Un déplacement à Las Vegas prévu, je file refaire mes racines et couper un peu, ça leur redonnera un peu de volume. « J’ai l’impression qu’il y a moins de matière quand je les essore, Catherine, tu en as perdu ? – Heu, non, je ne crois pas… (ferritine). Enfin, j’ai une carence en fer, c’est peut-être ça…? – Oui, c’est possible… »

Coupés au carré, c’est joli, mais ils ne remontent pas comme à leur habitude. Bon, c’est l’hiver. OK. Je vais les brosser à contre-sens, ça fera l’affaire !

Mars, toujours la neige, ça n’en finira pas. Vivement le soleil, mes cheveux en raffolent ! « Mais Catherine, tu as vu tous les cheveux qu’il y a dans l’aspirateur, c’est fou ! – Ho, on en perd tous, c’est normal, ça va… » Oui, oui, ça va…

Avril, j’ai de plus en plus de mal à les coiffer, ils sont terriblement souples, je crois qu’ils sont plus beaux quand ils sont un peu secs, ils tiennent mieux ! Je vais mettre un spray d’eau de mer, ça fera effet plage ! Mon syphon est bouché, sûre que c’est ma meilleure amie avec ses cheveux ! Moi, je les mets sur le bord de la baignoire, ça ne peut pas être les miens, ça ne peut pas…

Mai, le soleil est enfin de retour. Quel bonheur ! Une photo de moi prise au soleil, on me la montre… mais… c’est quoi, ces tempes dégarnies ? (chute) Ce n’est pas mon implantation ça ! (perte) Je rentre chez moi, je me regarde dans le miroir. Horreur… mes tempes sont creusées… (carence)

Début juin, nouvelle prise de sang, ferritine à 12. Je comprends, c’est la raison de mes cheveux fatigués. Doc me donne du fer pendant un mois… Internet dit qu’il faut au moins 3 mois pour remonter son taux… Je crois Internet.

Je décide de prendre rendez-vous chez une dermatologue, je veux en avoir le coeur net, et, s’il le faut, elle prolongera la supplémentation. J’en trouve une, pas loin du bureau, le rendez-vous est dans deux semaines. (bulbes)

L’attente est longue, Internet me fait patienter. « 80% des chutes de cheveux sont d’origine androgénétique.  » androgénétique… entrer… « miniaturisation des repousses, puis plus de repousses du tout » « calvitie » « alopécie »…

Quoi ? Non, moi, c’est le fer, j’en suis sûre. (androgénétique)

« Qu’est-ce qui vous amène ? – J’ai perdu des cheveux et j’ai l’impression qu’ils ne repoussent pas… J’ai une carence en fer (androgènes), voici mes analyses. – On va regarder ça… Oui, vous en avez perdu sur le dessus… » Effroi… c’est bien réel, ça existe… (calvitie)

Ordonnance: Minoxidil (?) – compléments alimentaires, fer.

Internet: Minoxidil: censé arrêter la chute et permet parfois des repousses. Prescrit en cas d’alopécie androgénétique. Les 6 premières semaines sont assez dures à vivre car un effet shedding est assez fréquent. Shedding: chute accélérée des cheveux en phase télogène. Télogène: phase de chute des cheveux. Je me sens mal, j’ai la nausée. (clairsemée)

Je ne réfléchis pas, je commence le traitement. (alopécie) Les cheveux tombent, encore plus, je panique, vraiment. Je souffre, terriblement. Mais je tiens bon. Je cours les spécialistes en tout genre, je vérifie tous mes traitements, j’arrête la pilule, je la reprends, je pleure, je suis à bout. (follicule pileux)

Et puis un jour, après une quête effrénée, je rencontre le spécialiste qui saura m’écouter, me parler, et surtout, me donner un diagnostic: j’ai une alopécie androgénétique naissante. Non, ce n’était pas dans ma tête, non, je ne me suis pas provoquée cette perte. Elle a une vraie cause. Et tous les traitements précédemment utilisés (compléments, injections, mésothérapie, etc…) sont une perte d’argent et de temps. Seul le Minoxidil peut peser dans la balance.

Aujourd’hui, ma chevelure me convient, je l’aime de nouveau. Moi AAG est stabilisée, l’effluvium télogène chronique n’est plus qu’un lointain (mauvais) souvenir.

Désormais, j’ai décidé de ne plus dédier mon temps à ma perte de cheveux, mais à la vôtre.

 

Catherine,

Présidente

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