J’ai 35 ans et mon histoire avec l’alopécie a commencé à mes 18 ans (beau cadeau pour ma majorité !). Le Bac en poche je pars faire mes études, mes cheveux tombent énormément mais je ne m’inquiète pas du tout, je vis ma vie d’étudiante ! C’est ma maman qui me dit qu’il faudrait consulter, ce que je fais. Une première consultation parmi tant d’autres… Je repars de ma consultation bredouille, une cure de vitamines. Mes cheveux continuent de tomber mois après mois, année après année. J’en parle à mon médecin traitant, gynécologue, je consulte plusieurs dermatos, j’ai le droit à toutes les cures de vitamines, injections, différentes pilules… Puis enfin je rencontre LE dermatologue. Son diagnostic est dur mais juste. Je m’étais renseignée entre temps et redoutais d’entendre ces mots : alopécie androgénétique. Dans ma famille, tout le monde a de superbes cheveux… une injustice pour moi.
Je suis alors traitée avec pilule, androcur et Minoxidil et ça marche plutôt bien. Ma chute n’a jamais été visible mais moi je le sais, je le vois, je le sens. J’en voulais au monde entier, à mes copines qui se demandaient quelles couleurs elles allaient se faire chez le coiffeur et moi qui comptais chaque cheveu en moins….
Je n’ai jamais caché à mon entourage ce problème qui me rongeait, je me disais au moins le jour où cela se verra ils ne me poseront pas de questions…
En 2011, je décide d’avoir un enfant, il faut alors arrêter les traitements en cours et j’ai peur ; je ne veux pas choisir entre mes cheveux et un enfant même si mon dermato m’explique qu’une rechute serait inévitable, il me dit même d’éviter l’allaitement ainsi je pourrai reprendre tous mes traitements après l’accouchement.
Je tombe enceinte et c’est le rêve absolu, mes cheveux sont beaux, doux, soyeux… Mon petit prince né en 2012 et contre l’avis de tous j’allaite mon enfant, le reste a si peu d’importance, je suis sur un nuage.
La chute reprend après l’allaitement, retour du Minox et ça marche très vite. En 2015, mon deuxième prince vient au monde. Cette fois une bonne chute mais encore une fois le traitement marche !
En 2016, je ne perds plus mes cheveux, ils repoussent ! Ils restent fins mais ils sont là. Je revis, je ne redoute plus les rendez-vous coiffeurs, le vent, les shampooings… Alors j’arrête le Minox tout doucement, je suis heureuse de cette tranquillité d’esprit retrouvée !
En septembre 2020, mon cuir chevelu me gratte et je remarque que mes cheveux tombent un peu plus, je ne m’alarme pas. Bilan sanguin, tout est OK. Mais la chute empire et là c’est le cauchemar qui recommence… Les doutes, les craintes, les questions tout refait surface. Je garde mon calme, je reprends du Minox et j’y crois ! Le traitement semble fonctionner mais avec des périodes de chutes et d’autres où je n’en perds pas du tout, j’ai même toujours des repousses.
Dans ma tête, c’est la foire aux questions: combien de temps cela va durer ? A quoi vais-je ressembler ? Comment aborder à nouveau le sujet avec mes proches ? Pourquoi ça recommence ? Est-ce ma faute ?
En tout cas ce dont je suis sûre, je ne veux pas que ce problème me gâche la vie. Je ne veux pas en faire une obsession. C’est un vrai travail que je fais sur moi, il y a des jours avec et des jours sans. Je veux continuer à profiter de la vie avec mon alopécie, elle va sûrement m’accompagner encore longtemps alors autant l’accepter.
Je remercie infiniment Catherine pour son implication, sa gentillesse et sa disponibilité. Je ne sais pas si elle se rend compte à quel point elle nous aide ! Elle m’a d’ailleurs dit une chose importante : demain n’existe pas, profites de l’instant présent ! Une merveilleuse philosophie de vie, merci Catherine.
Alicia