Les anti-androgènes
Vous vous questionnez sur l’utilité et le fonctionnement des anti-androgènes ? La Tresse est là pour vous éclairer. Ces médicaments, délivrés sur prescription médicale, sont utilisés dans le traitement de certains troubles hormonaux. Cet article est à titre informatif : nous vous rappelons que seul un médecin est habilité à poser un diagnostic et prescrire un médicament. Bonne lecture !
À quoi sert un traitement anti-androgène ?
Les anti-androgènes sont utilisés pour traiter des affections liées à une hyperandrogénie, c’est-à-dire un excès d’hormones androgènes. Ces médicaments agissent en inhibant l’action de ces hormones sur leurs récepteurs.
Chez les femmes en âge de procréer, les troubles rencontrés sont souvent liés à un dysfonctionnement hormonal : le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Il est toutefois possible de présenter un ou plusieurs des symptômes ci-dessous sans avoir de SOPK, et vice-versa.
Parmi les symptômes traités chez la femme, on retrouve :
- des irrégularités du cycle menstruel et de l’ovulation ;
- l’acné hormonale ;
- la pilosité excessive (hirsutisme) ;
- l’alopécie androgénétique.
Chez l’homme, les anti-androgènes traitent les problèmes suivants :
- le cancer de la prostate ;
- l’alopécie androgénétique.
Quelle est l’utilité des anti-androgènes dans le traitement de l’alopécie androgénétique ?
En cas d’alopécie androgénétique, un médicament anti-androgène peut être prescrit pour protéger les follicules pileux de certains effets de la testostérone et de stabiliser le cycle de croissance des cheveux.
La testostérone est présente chez l’homme et en plus petite quantité chez la femme. Certaines personnes ont des follicules pileux sensibles à cette hormone androgène, qui est convertie en DHT (dihydrotestostérone) lorsqu’elle atteint la racine capillaire. Cette sensibilité provoque un raccourcissement de la durée de vie du cheveu, engendrant une chute prématurée et un affinement progressif lors des repousses.
Les anti-androgènes agissent donc comme un bouclier, en inhibant l’action de la testostérone sur les récepteurs des follicules pileux. Prescrits au long cours, ils aident à freiner la chute et l’affinement des cheveux. Comme leur mécanisme d’action est différent de celui du Minoxidil, le médecin peut décider de prescrire les deux traitements conjointement s’il juge que cela est nécessaire.
Quels médicaments sont anti-androgènes ?
Il existe plusieurs sortes d’anti-androgènes. C’est le médecin qui choisit le médicament le plus adapté aux besoins et aux antécédents de la personne.
- La spironolactone : initialement utilisée pour réguler la tension artérielle et soutenir la fonction rénale, elle a aussi des effets anti-androgènes. Ce médicament est souvent prescrit pour traiter l’alopécie androgénétique féminine.
- Les contraceptifs œstroprogestatifs : prescrits chez la femme.
- L’acétate de cyprotérone (Androcur) : son usage est cependant restreint par l’ANSM depuis 2018 en raison d’un risque de méningiome.
- Le finastéride : prescrit chez l’homme.
Existe-t-il des risques liés à la prise d’un médicament anti-androgène ?
Comme pour tout traitement, des effets secondaires sont possibles. C’est au médecin et au patient d’évaluer la balance bénéfice-risque d’une prescription, dépendamment de l’état de santé et des antécédents de la personne. Il est à noter qu’en cas de grossesse, les anti-androgènes sont proscrits.
Des examens sanguins peuvent être nécessaires avant et après l’instauration d’un traitement. C’est par exemple le cas de la spironolactone, qui peut provoquer une baisse du taux de potassium dans le sang. En cas de doute, n’hésitez pas à questionner votre professionnel de santé.
Nous espérons que cet article vous a aidé à comprendre l’utilité et le fonctionnement des anti-androgènes, en particulier dans le cas d’une alopécie androgénétique. Si vous vous posez des questions sur les différentes alopécies et leurs traitements, n’hésitez pas à vous rendre sur le compte Instagram de La Tresse.
Morgane Etrillard – Rédactrice Web et ancienne infirmière
Sources
- Bachelot, A., Chabbert-Buffet, N., Salenave, S., Kerland, V., Galand-Portier, M.-B. (2010, février). Les traitements anti-androgènes. ScienceDirect. Consulté en ligne le 1er décembre 2022.
- CHEO. (2018, janvier) Médicaments contre le syndrome des ovaires polykystiques. CHEO. Consulté en ligne le 1er décembre 2022.
- G. Roullier, D. (2005, 9 février) Hirsutisme. Revue Médicale Suisse. Consulté en ligne le 1er décembre 2022.
- Procureur, A. (2022, 13 mai). Les anti-androgènes. Pharmacomédicale.org. Consulté en ligne le 1er décembre 2022.
- ANSM. (2021, 7 janvier). Androcur et génériques (acétate de cyprotérone, 50 mg et 100 mg) et risque de méningiome : l’ANSM publie des recommandations pour la prise en charge des patients. ANSM. Consulté en ligne le 3 décembre 2022.
